Comment franchir le mur de la dette

« Nous voulons tous un retour à la normale, mais ce ne sera le cas que lorsque les gens sentiront qu’ils pourront reprendre toutes leurs activités », a déclaré Jerome Powell pour qui la reprise de l’économie américaine va être longue, car les activités ne reprennent que progressivement et le chômage est très élevé en raison de destructions d’emplois qui ne sont pas provisoires. Mais il ne modifie pas ses prévisions de croissance à long terme, sans chercher à comprendre plus avant l’ampleur et les causes du sérieux problème que rencontre l’économie américaine.

Pas une seconde d’inattention ne leur est accordée

Haut-lieu du système financier, les fonds monétaires sont surveillés de près par les banques centrales, car ce sont de grands sensibles. Au mois de mars dernier, une crise les a sérieusement secoué, conduisant la Fed à intervenir en leur fournissant toute la liquidité dont ils avaient besoin. On a depuis appris que la BCE avait fait de même sur leur marché européen, qui pèse 1.200 milliards d’euros, mais cela avait été alors moins relevé.

Soins intensifs d’un tout autre genre dont on n’est pas sorti

 

La masse des actifs financiers et des liquidités est telle que le système peut s’accommoder de taux négatifs persistants, cette incongruité pour ceux qui font de l’argent avec l’argent, car ils y trouvent leur compte par ailleurs. Sur le marché obligataire, la peine sera cependant compensée par la hausse de la valeur des titres si les taux continuent de baisser, mais s’ils remontent les pertes seront alors au rendez-vous.

Le nez sur le guidon, les autorités ne relèvent pas la tête

Encore une question à 1.000 milliards, cette fois-ci de dollars ! Au dernier pointage, 109 pays émergents ont dans l’urgence demandé de l’aide au FMI, asphyxiés financièrement. Et, d’ici la fin de l’année prochaine, 3.400 milliards de dettes arriveront à maturité et devront être soit remboursées soit « roulées » (renouvelées). La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) réclame l’élaboration d’un « cadre complet pour faire face à la dette souveraine insoutenable ». Problème, il fait défaut.

BlackRock, un champion à suivre de près

Cette crise est mal nommée, car c’est une véritable catastrophe. Les crises sont passagères, les catastrophes sont durables, voire irrémédiables. Celle que nous vivons a été dans un premier temps comptabilisée en nombre de morts, puis en points de chute du PIB et de hausse du chômage, et ce sera bientôt en victimes de la famine. Règne de la survie, l’informalité tourne au désastre. On parle d’atterrissage en catastrophe et l’on a de bonnes raisons de pressentir que l’on ne va pas y échapper.

Drôle de terrible époque

Heureusement, des valeurs sacrées sont sauvegardées dans ce monde ou tout fout le camp ! S’exprimant lors d’une conférence de presse, un haut fonctionnaire de Bercy a exprimé un véritable cri du cœur quand il a justifié le versement de dividendes aux actionnaires par les entreprises qui « doivent payer leurs fournisseurs. Et les actionnaires sont des fournisseurs de capitaux ». Une analogie singulière qui souligne combien il est coulé dans le moule.

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